La dernière séance

Durant toute l’année, 4 jeunes en service civique au sein de l’association Unis-Cité ont animé un ciné-club tous les mardis midi. Ils projetaient un court métrage suivi d’un débat.

Retour sur cette année à travers une interview.

  1. Le déroulement du ciné-club

Est-ce que vous pouvez vous présenter rapidement, prénom / nom / âge et organisme ?

Mégan Guilbaut 17 ans, Elisa Dieu 22 ans, Imad Megueddem 22 ans, Thibault Coiffier 25 ans, volontaire cinéma citoyenneté à Unis-Cité.

Pouvez-vous nous décrire en quoi consiste votre service civique ? quelles sont vos missions au quotidien ? que faites-vous globalement ?

Mission principale : animer des ciné-clubs dans les collèges et les lycées, diffusion de courts métrages et débats sur les thèmes des courts métrages (société, environnement, égalité, actualité…).

En début d’année il y a toute une partie démarchage auprès des collèges et lycées pour pouvoir intervenir et animer ces ciné-clubs, au total, les différents groupes en mission cinéma-citoyenneté chez Unis-Cité cumule une dizaine d’établissements dans lesquels ils interviennent. Sans compter les établissements qui demandent des interventions ponctuelles / des interventions Coup de Poing.

Pouvez-vous décrire comment se déroule une séance type du ciné-club ?

Au niveau du collèges, le groupe arrive 15-20 minutes en avance pour préparer la salle selon le nombre d’élèves qu’ils pensent avoir. Une fois les élèves installés, ils diffusent le court métrage qui dure entre 5 et 15 minutes. S’en suivent des questions préparées par les animateurs pour permettre aux élèves de débattre entre eux sur des sujets liés au court-métrage. En fonction de la progression du débat, il y a d’autres questions qui arrivent liées ou non au sujet et le débat diverge ou non sur ces questions. L’objectif étant de permettre aux élèves de discuter entre eux, ils peuvent s’interrompre tant que cela reste dans un esprit civil. Ici les animateurs ne jouent qu’un rôle de médiateur, sans exposer leurs points de vue.

Comment sélectionnez-vous les courts métrages à projeter ?

A l’aide d’une plateforme à laquelle ils ont accès, nommée « Le Kinétoscope » sur laquelle sont accessibles nombre de courts métrages dont les 61 qui rentrent dans la valise cinéma-citoyenneté et dans lesquels ils piochent en fonction des sujets traités pour les diffuser aux élèves. Globalement ils privilégient des courts métrages d’animation car ils sont plus digestes à regarder et permettent d’aborder des sujets plus lourds. Le choix s’oriente aussi en fonction des questions qu’ils vont pouvoir poser pour ouvrir et guider le débat qui s’en suit. L’avis des élèves est également pris en compte notamment sur le choix des sujets à aborder.

Utilisez-vous des questions préparées ou laissez-vous les élèves guider la discussion ?

Dans l’idée, la discussion est orientée par les questions des intervenants, en revanche les élèves peuvent avoir des remarques pertinentes qui font évoluer le débat. Dans ce cas les animateurs s’adaptent, quand les questions sont intéressantes, tout en gardant à l’esprit les thèmes principaux.

Comment les élèves réagissent-ils aux courts métrages présentés ? Avez-vous observé une évolution dans leur intérêt ou leur manière de participer ?

Les courts métrages gagnent la plupart du temps l’intérêt des participants, cependant dans certains cas ils sont plus réticents comme lors de la diffusion du film muet des années 20 qu’ils ont moins apprécié. En revanche, ils sont ouverts à beaucoup de types différents.

Quels sont les défis que vous avez rencontré en animant ce club avec des collégiens ?

Le principal défi rencontré par Mégan, Elisa, Imad et Thibault est la gestion du niveau sonore quand celui-ci s’envole. Il n’est devenu « hors de contrôle » (plus d’une dizaine de rappels à l’ordre dans la séance) qu’une ou deux fois dans l’année. Signe de débats animés !

Est-ce que vous avez rencontrés des défis personnels au cours de votre mission, si oui, lesquels et comment les avez-vous dépassés ?

Elisa : Savoir se faire entendre et prendre la parole.

Mégan : Prendre la parole en public.

Thibault : Prendre la parole.

Imad : Le stress de ne pas savoir quoi dire, d’être à court de sujet.

Tous ont progressé dans ces domaines voire ont dépassé leurs difficultés.

Avez-vous des exemples de moments particulièrement mémorables, des réactions ou des interactions avec des élèves qui vous ont marqué ?

Le moment le plus marquant pour tous était une discussion passionnée sur l’Art et faire de l’Art, un sujet qui tient particulièrement à cœur à nos intervenants ainsi qu’à plusieurs élèves.

Aviez-vous des objectifs en organisant ce ciné-club ? Si oui, lesquels ?

Il n’y avait pas particulièrement d’objectifs mais plutôt une envie d’écouter ce que les jeunes ont à dire et connaitre leurs avis.

Quels sont les éléments qui font que vous êtes satisfaits d’une séance ?

Les animateurs sont satisfaits d’une séance lorsqu’ils ont pu poser la majorité des questions qu’ils avaient préparées et que les élèves ont mis du cœur à y répondre.

Avez-vous un message pour vos successeurs ?

« A Saint Jean-Baptiste les élèves sont hyper sympas et hyper ouverts, on s’y sent à l’aise, pour nos successeurs l’année prochaine qui se retrouveront ici, ça sera que du kiff on le sait. »

 

  1. Mégan, Elisa, Imad et Thibault, qui sont-ils ?

D’où venez-vous et que faisiez-vous avant ce service civique ?

Imad : Habite à Denain et a fait une licence 3 d’informatique à l’UPHF (Université Polytechnique Hauts-de-France), a tenté un master mais ne lui convenant pas, il a choisi de faire un service civique cette année.

Mégan : Habite à Cambrai, était à la recherche d’un contrat d’apprentissage en petite enfance mais n’ayant rien trouvé, a tenté le service civique.

Elisa : à fait un bac+2 cinéma, a tenté la licence mais voulait plus de concret car trop théorique à son goût. Elle s’est ensuite inscrite à la mission locale pour trouver du travail pendant un an, un an et demi et est tombé sur la mission cinéma-citoyenneté du service civique, qu’elle a donc choisie de tenter.

Thibault : A fait un bac+3 de chimie et une année de master avant de tenter le service civique.

Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir le service civique et plus particulièrement celui-ci ?

Elisa : A été attirée par la mission cinéma, qui est le domaine qu’elle a étudié, la mission l’intéressait, elle a alors tenté l’expérience.

Imad : Cherchait quelque chose à faire après avoir quitté la fac, a entendu parler du service civique par un ami et a été attiré par la mission cinéma-citoyenneté par l’aspect plus créatif qu’elle proposait par rapport aux autres.

Mégan : Ayant eu du mal à trouver contrat d’apprentissage en petite enfance, son cousin lui a alors parlé du service civique qu’elle a choisi d’essayer. La mission cinéma lui a tapé dans l’œil car elle lui permettait de découvrir un nouveau domaine.

Avez-vous des expériences personnelles ou des anecdotes liées au cinéma qui vous ont inspiré à rejoindre ce projet ?

Pas particulièrement, en revanche, Elisa a pu partager ses connaissances acquises lors de ses études avec les élèves et voir si cela les intéressait ou non.

Quelles sont vos passions ou centres d’intérêt en dehors du cinéma ?

Imad : Le dessin, les jeux-vidéo et l’écriture.

Mégan : Le dessin, l’écriture, la guitare acoustique et la musique.

Elisa : La généalogie.

Thibault : Les jeux de société, le kart et le Qi gong (gymnastique traditionnelle chinoise)

Quelles sont les compétences ou les qualités personnelles que vous avez le plus développées depuis le début de votre mission ?

Imad : La capacité à s’exprimer en public, car peu l’habitude.

Elisa : L’oral et s’avoir s’imposer dans un groupe.

Thibault : La confiance en soi, l’expression en public, la communication écrite et orale et le sens du relationnel.

Mégan : S’informer, le sens du travail en équipe, le sens du relationnel et la prise d’initiative.

Quelles étaient vos attentes personnelles et professionnelles en faisant ce service civique ?

Elisa : Faire un travail en lien avec le cinéma (recommande fortement d’essayer la figuration).

Imad : Gagner du temps tout en expérimentant pour trouver quelque chose à faire ensuite.

Avez-vous trouvé ce que vous ferez après, des projets, des aspirations ?

Imad : Potentiellement une école spécialisée dans la réalisation de séries, découverte au festival international de séries Séries Mania à Lille dans lequel ils ont pu être bénévole cette année. Une autre piste de travail dans une entreprise de logistique.

Elisa et Thibault : Pas de pistes particulières.

Mégan : Voit une coach du département du Nord pour l’accompagner et l’aider à trouver mais aimerait trouver un travail en lien avec la petite enfance.

Est-ce que vous avez quelque chose à rajouter ?

« – Merci à Saint Jean-Baptiste de La Salle de nous avoir accueillis parce que c’était vraiment cool ! »

« – Oui super ! »

Un grand merci à eux 4 qui ont effectué un travail remarquable en faisant preuve d’une grande autonomie. Ils ont créé un vrai lien avec les élèves devenus addict du ciné-club. Merci également à Fabien Triquet, coordinateur du dispositif au sein d’Unis-Cité, qui les a accompagnés et est à l’initiative de la collaboration avec notre collège.

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